Après notre petit voyage en l’air revenons sur terre…

Et choisissons pour cela une terre rouge , celle qui coule dans le fleuve “ Kızılırmak ” (littéralement Rivière rouge en turc), le plus long fleuve de Turquie avec ses 1 150 km.

En suivant cette rivière rouge nous arriverons à Avanos à à peine 10 kilomètres de Göreme. Avanos qui depuis les hittites est réputée pour sa poterie s’appelait sous les ottomans « Enes ve Evenez » .

C’est le tuf volcanique qui colorie sa terre qui devient une argile rouge qu’utilisent les artisans de la région.

La poterie est donc aujourd’hui une des attractions touristiques et secteur d’activité majeurs, puisque l’on utilise plus vraiment la poterie comme objet utilitaire mis à part pour les pots du "testi kebab"

Alors, comme d’habitude, sachons faire notre choix.

Préférez les ateliers où vous verrez l’artisan au travail, il vous sera certainement plus agréable d’acheter un vase à un artisan qui en aura confectionné devant vous qu’un pot moins cher fabriqué à la chaîne… chez celui qui saura vous accrocher au passage ..

Ainsi présentons Hasan Bircan, artisan qui, accroupi devant sa boutique à votre passage, sautera sur ses deux pieds pour vous accompagner devant son tour , vous faire une petite démonstration spontanée et même vous permettra de vous essayer à la poterie.

Hasan parle français , il faut dire que Avanos célèbre aussi pour sa viticulture est jumelée avec Nuits-Saint-Georges, dans le vignoble bourguignon en France et que l’ancienne présence du club méditerranée en Cappadoce durant longtemps a donné beaucoup de travail a beaucoup d’habitants du villages qui a gardé des bribes de français plus où moins développées.

Hasan Bircan est le seul aussi – pour l’instant - à s’essayer à de nouvelles techniques, ajouter du caolin à son argile pour obtenir de belles spirales ou encore projeter de la sciure et du charbon durant la cuisson pour avoir de superbes poteries noires vous dira :

• Avant par ici, on ne donnait pas la main d’un fille à un garçon que ne savait pas faire de poterie..

Hasan Bircan vous parlera aussi de Soufflenheim en Alsace où un de ses amis fait de la poterie… et peut donner des cours, assurer des démonstrations, des stages en France comme en Turquie pour le contacter … utiliser le formulaire contact , il n’a pas de site ni de mail « je ne comprends pas grand-chose à ces trucs » dit-il, et je me ferai un plaisir de vous organiser un petit atelier poterie..

Pour les amateurs de BD, les amateurs de Cape et d’épée et les amoureux de la Cappadoce , un album de la série Le Sorpion procurera tout le plaisir souhaité :

La Vallée sacrée (2004) . Vous pourrez pourquoi pas l’emporter dans votre valise pour le lire sur place.

Le Scorpion série créée en 1996 par Stephen Desberg pour le scénario et Enrico Marini pour le dessin et couleurs est une série de bande dessinées de cape et d'épée se déroulant au XIIIème siècle.

Armando Catalano, fils d'une hérétique brûlée vive pour avoir détourné du droit chemin un homme d'église est trafiquant de reliques saintes et excellent escrimeur, son surnom

" Le scorpion " vient d’une tache de naissance en forme de scorpion.

Méjaï, une jeune gitane spécialisée dans les filtres a la mission de l'empoisonner….

Les aventures du Scorpion le mèneront à la recherche du trésor des Templiers et à la découverte de son passé.

L'histoire commence en 1291, en Terre sainte, se poursuit à Istanbul et nous mène en Cappadoce, sur la piste d'une croix qui assure à celui qui la possède l'accès au trésor des Templiers..

• Vous pourriez aussi emporter, pour les plus jeunes, et surtout pour les filles qui y trouveront les même capes et épées et une justicière amoureuse dans les aventures de la Rose écarlate , tome 4 Je serai toujours avec toi de Patricia Lyfoung rappelez-vous la…

Ou encore vous pourriez lire tome 4 de la série Vasco - Les sentinelles de la nuit qui suit le tome 3 La byzantine dont je vous parlais ici..

En 1712 Louis XIV envoya le Sieur Paul Lucas explorer des contrées éloignées dont la Cappadoce mais la description qu’il fit du paysage , Lucas pensait que les cônes troglodytes étaient construits par l’homme , les nomma « pyramides » et croyaient que les « capuchons » plus foncés des cheminées de fées étaient des sculptures qu’il fit ressembler à des animaux (lions, oiseaux,…) où à des masques d'oracles lui valut un discrédit cruel auprès du Roi.

Ces descriptions parurent bien fantaisistes à la cour et il fut accusé de mythomanie et Louis XIV ordonna à son ambassadeur, le Comte Dessalleurs de vérifier lui-même et bien entendu celui-ci confirma les « pyramides ».

Depuis ce paysage exceptionnel a coninué d’intriguer même si l’on en sait plus sur sa formation et a souvent été lieu de tournage pour justement son intriguant relief.

Voici une petite liste -bien incomplète auquel il faudrait ajouter des films espagnols, indiens, danois et américains- de films tournés en Cappadoce...

Le tout premier film tournée fut , en 1969, Medée de Pier Paolo Pasolini avec Maria Callas, Massimo Girotti il s'agit du mythe de Médée et de Jason et la toison d’Or.

En 1970, Les Baroudeurs (You Can't Win 'Em All) de Peter Collinson

Charles Bronson y joue un vétéran britannique de la Grande Guerre et Tony Curtis incarne un armateur américain en Turquie, durant la guerre civile turque et la guerre gréco-turque de 1919-1922.

En 1989, Slipstream de Steven Lisberger avec Bob Peck et Mark Hamill

Film de science-fiction , dystopie se déroulant dans les paysages que l’on qualifie souvent de lunaire.

En 2005, L'Empire des loups est un film policier de Chris Nahon avec Jean Reno et Jocelyn Quivrin.

Paul Nerteaux, capitaine de police enquête sur la mort de trois femmes d'origine turque, qui travaillaient dans des ateliers clandestins du roman éponyme de Jean-Christophe Grangé avec une fin différente on y découvres les milieux nationalistes turcs, et notamment une branche armée nationaliste turque, Les loups gris.

En 2006 , Il mercante di pietre de Renzo Martinelli avec Harvey Keitel et Jane March .

Un couple de touristes rencontre durant leur semaine de vacances en Cappadoce , un mystérieux marchand de pierre préciseuses.

En 2011, Le Secret de l'Arche (de Noé ) est un téléfilm allemand, réalisé par Tobi Baumannl.

En , 2013 Hititya Le secret du médaillon , film turco-allemand tourné à Göreme raconte les aventures de deux enfants dont le père est archéologue.

Mais la palme d’or de ces films revient (selon Nina)

L'Homme qui sauva le monde (en turc Dünyayı Kurtaran Adam) plus connu sous le nom Turkish Star Wars film turc de science-fiction en 1982. Considéré comme le plus grand nanar de science-fiction de tous les temps dans leque le héros s’entraine avec les rochers dans des scènes extraordinaires..

Bien entendu la Capapdoce est également un super lieu de tournage pour les pubs ainsi celle pour la Dacia Duster ( Turquie ) où la fille tombe amoureuse d’un beau gosse et en profite pour appeler sa mère et toutes ses tantes..

Et couic on nous a coupé Youtube...İl y a des gens comme ça qui pensent que "couper, se retirer, bloquer, supprimer, interdire " est un choix " démocratique " et qui trouvent troujours une bonne raison à leur décision....Nina, elle est plutôt inquiète... un de ces jours on coupera over-blog, certaines autres plateformes ont déja été interdite... parceque certains blogueurs y avait écrit des choses qui ne plaisaient pas.. C'est ainsi...

Mais je vous ai trouvé la chanson du dimanche du Daylimotion !!!

Yar ola de Bariş Manço .

( Le mot Yar veut dire et précipice, falaise et amant(e) .)

Pour le 1 avril je me garderai de vous faire une blague - j’ai le cœur trop tendre pour ça - en revanche que diriez-vous d’apprendre une petite comptine pour enfants avec un joli petit poisson que les enfants sauveront du pêcheur Hasan.

Kırmızı Balık Gölde . Le poisson rouge dans le lac

Le poisson rouge est dans le lac

Kıvrıla Kıvrıla Yüzüyor

Il nage en frétillant

Balıkçı Hasan Geliyor

Le pêcheur Hasan arrive

Oltasını Atıyor

Il lance sa ligne

Kırmızı Balık Dinle

Ecoute-moi poisson rouge

Sakın Yemi Yeme

Surtout ne mange pas cet appât

Balıkçı Hasan Tutacak

Sinon le pêcheur Hasan te prendra

Sepetine Atacak

Et te mettra dans son panier

Kırmızı Balık Kaç Kaç

Poisson rouge sauve-toi, sauve-toi

Kırmızı : rouge

Balık : poisson

Balıkçı : pêcheur ou poissonnier

Göl : lac

Kırmızı Balık :Poisson rouge

• Photo de couverture : Red fish by Neskvik

On ne les trouve pas partout mais on en trouve souvent en Turquie, et beaucoup en Cappadoce .... alors profitons-en !

L’amande d’abricot ou le Kayısı Çekirdeği.

Elles ressemblent à des amandes classiques, sont extraites des noyaux des fruits sucrés d'une des six régions productrices d'abricots de Turquie

Malatya,

Baskil, Elazığ

Erzincan

Kars, Iğdır

Mersin, Mut, Antakya

ou la Région de Marmara

Elles contiennent de l'acide cyanhydrique et de la vitamine B17 et seraient efficaces contre les tumeurs et bien que ceci ne soit pas prouvé scientifiquement, les amandes d'abricots sont utilisées dans le traitement des cancers.

Bien entendu on leur trouve une liste de vertus impressionnantes, bonnes pour la peau, pour les rides et toutes maladies depeu mais aussi pour les pneumonies, chute de cheveux, mal au cou ( ? ) etc..

En tout cas nous en Turquie on aime acheter nos « graines » chez le "Kuruyemişci"[kourouyémichji ] mais on peut trouver aussi de la graine d’abricot « en boîte » au supermarché.

Alors pourquoi pas en emporter de Turquie dans vos bagages ?

Istanbul fut, durant cinq ans sous occupation, entre 1938 et 1923.

« L'occupation de Constantinople » est en effet le nom donné à l'occupation par les troupes françaises, britanniques et italiennes, du 12 novembre 1918 au 23 septembre 1923 suivant l'armistice de Moudros par laquelle l'Empire ottoman capitula devant les Alliés dans le port de Moudros sur l'île de Lemnos ( Limni en turc) le 30 octobre 1918.

Cet armistice mit fin à la guerre entre l'Empire ottoman et les Alliés pendant la Première Guerre mondiale et les Ottomans durent renoncer à leur Empire excepté une petite partie de l'Anatolie, ayant mis fin à la participation de l'Empire ottoman à la première guerre mondiale est appelé en turc « İstanbul'un İşgali ».

A peine âgé de 23 ans Ernest Hemingway, correspondant alors pour le journal canadien

« Toronto star » fut envoyé en Turquie. Il arriva - avec l'Orient express- en septembre 1922 et logea au Grand hôtel de Londres ( Buyuk Londra Oteli) encore ouvert de nos jours – vous pourrez y prendre un thé ou café en vous disant que peut-être vous serez assis sur un des fauteuils où il commit ses écrits, les meubles du lobby ont en effet peu changé, ou y boire un verre en terrasse, rêvant à l'Istanbul du début du 20 ème siècle.

Entre le 30 septembre et le 14 novembre, Hemingway n'y écrivit pas moins de 20 articles. Plus tard; en 1930 puis en 1932, il écrivit des nouvelles toutes imprégnées encore de ces années turques.

« Sur les quais de Smyrne » ( Izmir) « On the quai at Smyrna », nouvelle parue dans le recueil « In our time », qui relate ces années « l’horreur banale » et de « monde devenu fou », mais d'autres nouvelles dont « Mort dans l'après-midi » ( 1932 ) pourtant située à Pampelune en furent marquées ( Notamment concernant un certaine cruauté envers les animaux : ânes en Turquie, taureaux en Espagne).

Film de Çağan Irmak avec Fikret Kuşkan, Hümeyra et Özge Özberk Mon père et mon fils est une comédie dramatique qui eu beaucoup de succès à sa sortie en Turquie.

Deniz [dénise], prénom mixte voulant dire “mer” est un petit garçon qui a perdu sa mère en 1980 il part , sept ans plus tard, accompagné de son père dans le village de son grand-père , village de la région égéenne pour y rejoindre son grand-père qu'il n'a jamais rencontré.

Ce grand-père prénommé Hüseyin est en effet en conflit avec son fils Sadik,( qui veut dire « fidèle » ) le père de Deniz.

Hüseyin avait autrefois renié son fils parce que celui-ci refusé d'assurer la succession de son père à la ferme et préféré devenir militant politique.

Si Deniz est accueilli dans une ambiance familiale chaleureuse et heureuse de retrouver ce petit-fils , Sadik doit “régler ses comptes” avec tous ceux qu'il a blessés en partant mais aussi avec lui-même...

Ce film qui “fait pleurer dans les chaumières” , joue sur le sentimentalisme débordant des turcs et montre cependant toute la fierté turque au travers du père et les relations familiales parfois un peu complexes, étroitement liés aux uns les autres où fâchés à mort .

Enfant prodige, Deniz ? A vous de le découvrir .

• Cagan Irmak, né en 1970 à Izmir est un réalisateur, producteur et scénariste turc, qui connu son premier succès avec une série télévisée « Asmalı Konak » ( la demeure aux treilles ).

Tout le monde connaît le French Bed des hôtels internationaux mais saviez-vous qu’il existe aussi “un lit à la turque ” ?

İl s’agit d’un lit en général à trois dossiers faisant penser à un immense canapé avec ses « accoudoirs » … et ses bras sculptés. Mais on en trouve sans le dossier arrière ( ou sans tête de lit si vous préférez ).

Très en vogue au XVIIIe siècle, ce lit n’a pourtant aucune origine turque mais il fait partie de la représentation que se faisait les européens du luxe oriental de l’époque.

La mode pour les choses «à la turque» avait atteint son sommet au milieu des années 1730, on se souvient que Madame de Pompadour avait posé pour Van Loo en dame turque et avait une « chambre turque ».

La Turquie ( tout comme l’Egypte ou la Chine ) a beaucoup inspiré les artisans puisqu’on le sait, nous sommes en pleine " turqueries ". Cet engouement reflète la préoccupation du XVIIIe siècle tout exotique et insolite pour les pays étrangers.

Un des plus connus est celui-ci attribué à Jean-Baptiste I. Tilliard menuisier en sièges français (1685 - 1766) qui se trouve au J. Paul Getty Museum à Los Angelès

Sıla Gençoğlu, appellé tout cour “ Sıla “ née à Denizli ville située dans la région égéenne au bord de la rivière Çürüksu Çayı (Lycos dans l'antiquité) célèbre pour son coq et son fameux cri (relire ici) est une chanteuse de pop turque très en vogue.

Pour prononcer son prénom, il vous faudra connaître le “ı” soit le “i” sans point

• Wikipédia : sans équivalent en français (prononcer un i en reculant la langue dans la bouche) ; approximation comme un "eu" français dans deux.
• Leb sites englophones vous diront plutôt 'e' comme dans open.

Le prénom Sıla a une signification puissante mais pas de traduction exacte : en effet « Sıla » est le moment des retrouvailles après l’exil entre un exilé et sa famille et les siens, mais c’est aussi le nom que l’on donne à l’endroit où l’on est né et a grandi lorsqu’on est exilé.

Car elle n’est jamais sans douleur cette vie que l’on vit loin de chez soi….

La chanson de ce dimanche « Oluruna bırak » veut dire « Laisse faire » sous entendu laisse faire le destin , " que ce qui doit arriver arrive", " advienne que pourra"..

La collection d'armes (Silah Seksiyonu) du Musée de Topkapi est l'un des plus riches ensembles d'armes islamiques au monde.

Les plus anciennes armes de la collection datent du VIIe et les plus récentes du XXe siècle. Collection d'armes et armures, elle est constituée d'objets ottomans, arcs , flêches, carquois et armures, mais aussi d’armes issues de conquêtes ou reçues en cadeaux.

On trouve ainsi de nombreuses armes omeyyades et abbassides, ainsi que des armes, armures, casques, épées et haches d'origine perse et mamelouk.

Le Musée a édité ce petit film d'animation - délicieux - à partir de miniatures, (hélas je n’ai su en trouver l’auteur ) dédié à « l’arc et la flèche » .

( en turc pour se conformer aux règles de l'harmonie vocale on dit « la flèche et l’arc » « Ok ve yay ».)

Ok [oque} : flêche

Yay [yaille] : arc

* Sur les miniatures, le premier archer est le Sultan Murad II et le troisième, le Sultan Solimane Le Magnifique.

Pour entamer une petite semaine aux couleurs de Turquie à Paris, commençons par commémorer les 114 ans de l'exposition universelle de Paris de 1900.

Cinquième exposition universelle organisée à Paris - la première ayant eu lieu en 1855 - elle fut inaugurée le 14 avril 1900 par le président Emile Loubet et accueillit plus de 50 millions de visiteurs.

La Turquie fut présente avec un magnifique pavillon ottoman installé au quai Nation et qui suscita bien d'heureux commentaires.

Le 3 juin 1900 , on pouvait lire dans le petit journal quelques compliments sur le pavillon ottoman de l'exposition universelle de 1900.

" Le souci de résumer ce que l'architecture musulmane a de plus gracieux est visible, et c'est un souvenir de l'admirable Istamboul que nous avons devant les yeux. Tel détail nous rappelle une mosquée célèbre, et le ton général, d'un blanc éclatant rehaussé d'ornements et de vitraux aux riches couleurs, donne l'impression de ces admirables palais qui s'étendent sur les rives du Bosphore

Les installations intérieures sont d'une si parfaite exactitude qu'en sortant on est tout étonné de se trouver au bord de la Seine et non point à Constantinople. "

Cette reconstistution en 3 D et cett vidéo d'Epoque vous permettra de vous replonger dans l'ambiance de ces 15 pavilons logés le long des quais de Seine.

Et vous fera certainement penser que les parcs d'attractions parisiens n'ont pas attendu le créateur d'un certaine souris pour faire rêver .

Les peintres turcs qui vinrent s’installer à Paris sont appelés en Turquie

“ les peintres de l’ Ecole de Paris “.

Arrivés dans la capitale en deux “ vagues”, les premiers, classiques, arrivèrent dans la deuxième moitié du XIXème siècle et venaient parfaire leur formation dans l'atelier de Gérome.

La seconde vague, nommée parfois la ” seconde Ecole de Paris ” se constitue par l'arrivée de jeunes peintres turcs du début du XXème animés par un grand besoin de nouveauté et de liberté. İls élurent domicile à Montparnasse et y eurent plus tard leurs ateliers tout en fréquenteront les « bistrots d'artistes » .

Parmi les plus connus , Hakki Anli (1906-1990), Avni Arbas (1919-2003), Albert Bitran (né en 1931), Nejad Devrim (1923-1995), Abidin Dino (1913-1993), Fikret Moualla (1903-1967), Mubin Orhon (1924-1981), Remzi Rasa (né en 1928) et Selim Turan (1915-1994).

Fikret Moualla né en 1903 à Istanbu l fit ses études francophones en internat dans les lycées de Saint-Joseph et de Galatasaray, puis des études d’ingénierie en Allemagne où il prit conscience de ses dons artistiques et s'initia au dessin.

Le jeune Fikret s’était tout d’abord destiné au football comme son oncle Hikmet Topuz, qui était alors un célèbre footballeur du club de Fenerbahce, mais une chute fâcheuse et des os mal ressoudés mirent fin à ses velléités et il dut dire au revoir à une carrière dans le ballon rond .

La disparition de sa mère décédée de la grippe espagnole et les tentatives de son père Ekrem Bey pour se remarier furent le début de plusieurs crises graves de Fikret qui commença à fréquenter régulièrement l’asile psychiatrique de Bakirköy.

Après ses études il revient en Turquie et fut nommé enseignant au lycée de Galatasaray en 1927 mais il eut du mal à s’adapter à la vie stanbouliote et laissa entrer l’alcool dans sa vie et Moualla démissionna avec fracas du lycée, demandant à la direction « de bien vouloir trouver à sa place un autre idiot acceptant de travailler pour un tel salaire »...İl partit pour Ayvalik, sur les rives de la mer Egée d’oূù il démissionna également.

Dégoûté, inadapté, écœuré, esseulé, Fikret Moualla après avoir réalisé une série de grandes gouaches destinées à décorer le café du pavillon turc de l’exposition universelle de New-York, profita des gains des ventes de cette exposition ainsi que de l'héritage qu'il reçut à la mort de son père pour quitter Istanbul à la fin de 1938 et s’installer à Paris début 1939.

Moualla vécut longtemps au N° 7 de l’impasse Rouet dans le 14e, dans une petite chambre du 6e étage.

İl meurt le 19 juillet 1967 à l’hôpital de Manosque.

* On reconnait ici dans ses gouaches coloréestravaillées en aplats le Moulin rouge et Toulouse Lautrec.

Pour voir beaucoup plus de ses oeuvres et en savoir plus cliquez ici.

* en turc on ortohographie son nom Fikret Muallâ.

Halil Şerif Paşa, né en Egypte en 1831 décédé en 1879 est un diplomate turc, ambassadeur de l'Empire ottoman à Saint-Pétersbourg mais aussi à Paris . Appelé plus souvent Khalil Bey , amateur d'art et de jolies femmes était aussi un collectionneur d'art très connu.

Ainsi au Louvre, au Musée du Petit Palais et au Musée d'Orsay à Paris, on peut admirer des œuvres très célèbres qui furent en réalité des commandes passées par Khalil Bey.

Une des œuvres les pus discutée de son temps ; l'Origine du monde ( Musée d'Orsay ) fut ainsi commandé par l'ambassadeur à Gustave Courbet en 1866 tout comme le Sommeil de Courbet de la même année qui lui se trouve au musée du Petit Palais.

Dans ses collections on compta aussi pour n'en citer que quelques unes Le Bain turc de Jean-Auguste-Dominique Ingres lui maintenant au Musée du Louvre, l'Allée des châtaigniers de Théodore Rousseau ou l’assassinat de l’Évêque de Liège de Eugène Delacroix ( 1830).

Collectionneur , il était aussi joueur et c'est pour payer ses dettes de jeu qu'il dut vendre sa collection lors d'une vente aux enchères le 16 Janvier 1868. C'est Théophile Gautier qui préfaça le catalogue des ventes.

L'historien Gerard Desanges reprend en 2011 l'hypothèse selon laquelle le modèle de L'origine du monde ne serait pas « Jo » soit Joanna Hiferman, maîtresse de Courbet ( qui était rousse ) mais Jeanne de Tourbey Autrement dit « La dame aux violettes » qui fut la maîtresse de Khalil Bey

Cette dernière tenait un salon littéraire et politique influent sous le second Empire et la Troisième République fut aussi la maîtresse en titre du critique littéraire Jules Lemaître.

Toujours est-il que l'on doit ainsi l'Origine du monde à un turc de Paris.